Je viens d’arriver à Dali au petit matin, il fait encore un peu nuit. La première inspection du centre-ville passée, il faut trouver un point de chute. Dans ce patelin éminemment historico-touristique, ce ne sont pas les hôtels, pensions, bed&breakfast et autres hébergements chez l’habitant qui manquent.
Déboule une joyeuse troupe de touristes. Echange de
questions standard au format « qui
es-tu et que cherches-tu ? ». Comme toujours, l’expérience des
uns répond aux questions des autres, mais des zones d’incertitude demeurent
pour tous. Il y a là trois jeunes Chinois (j’apprends qu’ils ont démissionné de
leur job de serveurs pour prendre quelques vacances) et une back-packeuse hollandaise
qui vient de sillonner l’Asie du Sud. Nous mettons en commun nos savoirs
fragmentaires : la back-packeuse a une adresse et une réservation à
l’ « Emeu de Jade ». Une adresse pas plus mauvaise qu’une autre
pour nous autres qui n’avons rien réservé. Ma contribution est une connaissance
basique du terrain puisque je suis là à l’arpenter depuis deux heures :
porte Nord, c’est là, porte Sud, c’est là-bas, etc. Les Chinois quant à eux se
chargent d’interroger les passants que l’on voit doucement apparaître. C’est
chaotique au début : souvent deux personnes interrogées séparément donnent
des directions contradictoires ! Comme me dit la back-packeuse :
« Les Chinois qui cherchent une
adresse ont tendance à se lancer comme des fusées sur cinquante mètres, avant
de s’apercevoir qu’en fait ils ne savent pas où ils vont ». Bref on
finit par trouver l’Emeu de Jade, une sorte d’auberge de jeunesse ouverte par
un Australien, et qui propose à tarifs low-cost tout ce dont un touriste peut
rêver : chambres propres, wifi, petits gueuletons sympas, excursions dans
les environs, concours de billard, et j’en passe.
Je vous disais que l’infrastructure hôtelière est l’un
des atouts de la Chine touristique. Comme par exemple à l’Emeu de Jade,
l’auberge de jeunesse trouvée à Dali, le rapport qualité-prix est étonnamment
élevé : à partir de dix ou vingt Euros, en province, on trouve à se loger
au centre-ville selon tous les canons du confort moderne. Dans les petites villes,
c’est moins cher.
Ici à Dali, je paye cinq Euros, pour une chambre partagée il
est vrai. Le choix des chambres a été un peu compliqué. Les contraintes des uns
et des autres étant aussi intransigeables que biscornues, une sorte de partie
de Tetris s’est engagée. Je résume les cahiers des charges qui ne se sont
déclarés qu’au cours d’une très longue discussion, qui n’a que progressivement
dissipé l’écran de fumée des politesses et des préséances (d’un côté c’était
tant mieux : vu l’heure matinale il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire,
et puis j’avais besoin de pratiquer un peu mon anglais et mon chinois en
faisant la traduction dans les deux sens) :
-il y a des chambres individuelles ou doubles et des
dortoirs de 3, de 5 et de 8, mais toutes les chambres de 4 sont prises, toutes
les chambres sont mixtes ;
-la back-packeuse n’a pas de préventions pour loger avec
des garçons mais contre toute attente son budget est de 25 kuais (3 Euros 50),
non négociable ;
-l’un des Chinois exprime sa nervosité à l’idée de
partager sa chambre avec une fille mais ne soulève pas de question de
budget ;
-les deux autres Chinois sont en couple et préfèreraient
être ensemble ;
-Lee le bloguiste n’a comme d’hab’ pas de prétentions ni
d’exigences particulières.
On passe en revue les options. La chambre de 5 pour
tous est l’option la plus simple a priori, mais elle entraîne une moue
polie des tourtereaux et un trémoussement nerveux de leur pote ; la
back-packeuse dit non (le budget dépasse de quelques kuai celui de la chambre
de 8). On finit par caser les amoureux dans une chambre double (alors qu’ils
continuent de protester qu’une solution ‘tous ensemble’ leur convient aussi).
La back-packeuse opte pour le dortoir de 8, malgré le fait qu’il lui faudra
attendre 10h. Je m’installe avec le Chinois restant dans un dortoir de 3
places.
Bon, je m'installe et je vous dis à tout' pour la découverte de la ville !
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