mercredi 26 février 2014

Sur la route de Shangri-La : les rencontres touristiques

Suite des merveilleux voyages de Lee le sinologue aux semelles de vent ! Cette fois ce sont des notes qui datent de l'année dernière : voyage au Yunnan (云南), le Sud-Ouest montagneux & mystérieux, le pays des confins !

Je viens d’arriver à Dali au petit matin, il fait encore un peu nuit. La première inspection du centre-ville passée, il faut trouver un point de chute. Dans ce patelin éminemment historico-touristique, ce ne sont pas les hôtels, pensions, bed&breakfast et autres hébergements chez l’habitant qui manquent.


Déboule une joyeuse troupe de touristes. Echange de questions standard au format « qui es-tu et que cherches-tu ? ». Comme toujours, l’expérience des uns répond aux questions des autres, mais des zones d’incertitude demeurent pour tous. Il y a là trois jeunes Chinois (j’apprends qu’ils ont démissionné de leur job de serveurs pour prendre quelques vacances) et une back-packeuse hollandaise qui vient de sillonner l’Asie du Sud. Nous mettons en commun nos savoirs fragmentaires : la back-packeuse a une adresse et une réservation à l’ « Emeu de Jade ». Une adresse pas plus mauvaise qu’une autre pour nous autres qui n’avons rien réservé. Ma contribution est une connaissance basique du terrain puisque je suis là à l’arpenter depuis deux heures : porte Nord, c’est là, porte Sud, c’est là-bas, etc. Les Chinois quant à eux se chargent d’interroger les passants que l’on voit doucement apparaître. C’est chaotique au début : souvent deux personnes interrogées séparément donnent des directions contradictoires ! Comme me dit la back-packeuse : « Les Chinois qui cherchent une adresse ont tendance à se lancer comme des fusées sur cinquante mètres, avant de s’apercevoir qu’en fait ils ne savent pas où ils vont ». Bref on finit par trouver l’Emeu de Jade, une sorte d’auberge de jeunesse ouverte par un Australien, et qui propose à tarifs low-cost tout ce dont un touriste peut rêver : chambres propres, wifi, petits gueuletons sympas, excursions dans les environs, concours de billard, et j’en passe.

Je vous disais que l’infrastructure hôtelière est l’un des atouts de la Chine touristique. Comme par exemple à l’Emeu de Jade, l’auberge de jeunesse trouvée à Dali, le rapport qualité-prix est étonnamment élevé : à partir de dix ou vingt Euros, en province, on trouve à se loger au centre-ville selon tous les canons du confort moderne. Dans les petites villes, c’est moins cher. 

Ici à Dali, je paye cinq Euros, pour une chambre partagée il est vrai. Le choix des chambres a été un peu compliqué. Les contraintes des uns et des autres étant aussi intransigeables que biscornues, une sorte de partie de Tetris s’est engagée. Je résume les cahiers des charges qui ne se sont déclarés qu’au cours d’une très longue discussion, qui n’a que progressivement dissipé l’écran de fumée des politesses et des préséances (d’un côté c’était tant mieux : vu l’heure matinale il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire, et puis j’avais besoin de pratiquer un peu mon anglais et mon chinois en faisant la traduction dans les deux sens) :
-il y a des chambres individuelles ou doubles et des dortoirs de 3, de 5 et de 8, mais toutes les chambres de 4 sont prises, toutes les chambres sont mixtes ;
-la back-packeuse n’a pas de préventions pour loger avec des garçons mais contre toute attente son budget est de 25 kuais (3 Euros 50), non négociable ;
-l’un des Chinois exprime sa nervosité à l’idée de partager sa chambre avec une fille mais ne soulève pas de question de budget ;
-les deux autres Chinois sont en couple et préfèreraient être ensemble ;
-Lee le bloguiste n’a comme d’hab’ pas de prétentions ni d’exigences particulières.

On passe en revue les options. La chambre de 5 pour tous est l’option la plus simple a priori, mais elle entraîne une moue polie des tourtereaux et un trémoussement nerveux de leur pote ; la back-packeuse dit non (le budget dépasse de quelques kuai celui de la chambre de 8). On finit par caser les amoureux dans une chambre double (alors qu’ils continuent de protester qu’une solution ‘tous ensemble’ leur convient aussi). La back-packeuse opte pour le dortoir de 8, malgré le fait qu’il lui faudra attendre 10h. Je m’installe avec le Chinois restant dans un dortoir de 3 places.  

Bon, je m'installe et je vous dis à tout' pour la découverte de la ville !

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