Suite du voyage que vous propose Lee le sinologue de terrain : du Sud le plus torride au Nord le plus glacial, la Chine d'aujourd'hui et de demain. Dernier jour à Canton (广州) et puis je rentre à Pékin (北京).
En arrivant de Pékin, j’avais été surpris par le silence provincial qui règne dans les rues de Guangzhou : les voitures glissent silencieusement sans klaxonner ! Moi qui croyais que les Chinois étaient des drogués du bruit, il a suffi d’un arrêté municipal, voici quelques années, pour que tout change : plus un coup de klaxon. Comme quoi, certaines choses sont si simples… Calme et volupté : on se croirait à la campagne. Vivement que l’arrêté municipal soit adopté à Pékin.
Mais alors là ce qui m’a totalement sidéré,
c’est qu’on approche dangereusement de la soirée de nouvel An, et pourtant je n’ai
pas entendu un pétard ! Contrairement à Pékin où la mitraille vous concasse
les oreilles et fait resplendir le ciel nocturne comme en plein jour, ici, c’est le
calme plat ! On se bouscule devant les restaurants, en revanche : les
Cantonais préfèrent faire bombance !
Bon juste un dernier petit récit avant de prendre
l’avion pour la capitale : la visite de Chimelong, le parc d’attractions
local. Une copie (en mieux) de Disneyland et de Luna Park : leurs grands
huit et leurs cabinets des horreurs qui dupent les sensations et affolent les
sens, trompent (par des accélérations et des déséquilibres judicieusement
calculés, des illusions d’optique, des exposés macabres soigneusement mis au
point) les perceptions, affolent l’instinct de conservation. Les mécanismes
parfaitement calibrés, les mouvements de métronome, qui provoquent chez tous
vertiges et sensations de chute, ou encore la répulsion instinctive, bref une
panique sensorielle standardisée, temporaire et sans danger, source de joie et
d'émotions fortes. Bon évidemment Chimelong cumule les records du monde (enfin
si ça se trouve, ils sont déjà dépassés à Shanghai ou à Chongqing) : le
plus grand grand 8, le
grand 8 avec le plus de
loopings, etc etc (matez-moi ces vidéos).
J’ai déjà visité des parcs d’attraction en Chine, mais ils étaient tellement pris d’assaut par les foules que c’en
était un calvaire. Une heure d’attente ici, une heure trente là… A la fin, vous
regrettez de ne pas avoir apporté un bouquin. Mais là –je ne sais pas comment c’est
possible- il n’y avait quasiment personne ! Plus de personnels que de
visiteurs ! Ce sont les opérateurs des différents manèges qui attendaient que ça se remplisse un peu pour lancer la machine ! Le paradis du
badaud ! On se promène paresseusement, et on choisit, on reprend les
manèges les plus dingues juste après en être sortis ! Et puis la parade
encostumée à la fin ! Interminable ! Des centaines de figurants !
Incroyable ! Ici on sait créer de l’emploi, c’est moi qui vous le dis !
La folie ! Et puis toujours cette météo
printanière, un peu couverte certes, mais tellement sympa. Bientôt les frimas
du grand Nord !
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