Sur la route de Shangri-La : les voyages chaotiques

Suite des merveilleux voyages de Lee le sinologue aux semelles de vent ! Cette fois ce sont des notes qui datent de l'année dernière : voyage au Yunnan (云南), le Sud-Ouest montagneux & mystérieux, le pays des confins !

Marre des voyages organisés ? Essayez les voyages désorganisés ! Au fur & à mesure des étapes, notre petite troupe s’étoffe. On se trouvait à cinq en arrivant à Dali, et trois de plus en partant (moins la back-packeuse qui finalement décide de rester). Dans le train, la conversation s’engage avec un huitième larron qui lui aussi se rend à Lijiang. Bref. Les tractations s’allongent d’autant à chaque fois qu’il faut prendre une décision. Engluées dans les préséances et les politesses, les négociations sont floues et visqueuses. On est tout le temps en train d’attendre : l’un qui fait une toilette tellement interminable qu’on se demande s’il s’est endormi ; une autre disparaît pour choisir un chapeau ; etc. L’un est fatigué, l’autre a soif, le troisième doit tirer de l’argent au distributeur. J’ai pris le pli : tous les matins, je me lève tôt et je fais un petit tour en solo. En général ils ne donnent pas signe de vie avant dix-onze heures. On se retrouve alors tranquillement pour le repas de midi.

Cela dit, l’avantage de voyager avec des Chinois, c’est les économies. Mes petits compagnons de voyage n’ont pas leur pareil pour arguer du nombre pour tirer des prix, pour flairer les moindres effluves d’entourloupe, pour négocier comme des marchands de tapis les moindres détails du service proposé. Résultat : on mange pour trois fois rien et les logements (certes assez spartiates) sont hyper-compétitifs.

Et puis il y a l’aspect séjour linguistique. Pendant mes années à la BLCU (où tous mes collègues étaient étrangers je désespérais de rencontrer un Chinois en Chine ! Je me désolais surtout de mon niveau lamentable à l’oral. Me voilà un peu reballonné – finalement ça ne va pas si mal que ça… 

Bon bref. Je l’avoue, je suis un peu en retard avec mes notes sur les développements de mon voyage. L’accès internet est aléatoire, le programme des visites est assez serré, et puis souvent il me faut quelque temps pour prendre conscience de l’intérêt bloggistique de tel ou tel rebondissement. Mais je vais essayer de garder une structure plus ou moins chronologique pour garder le suspense intact pour mes malheureux lecteurs qui suivent le récit haletant en se demandant quotidiennement : « le narrateur a-t-il survécu ? ».