A l’approche du carnaval annoncé
sous le nom de COP21, la presse internationale fourbit une fois de plus ses
superbes diatribes antichinoises. Les pays occidentaux sont objectivement les
principaux coupables : leur production de CO2 par habitant est
de loin la plus élevée, et cela en dépit de la désindustrialisation massive qui s’y poursuit.
D’un tour de passe-passe, ils parviennent pourtant à faire
porter le chapeau à la Chine.
On apprend ainsi que François
Hollande doit essayer de « convaincre
le premier pays pollueur » de prendre des engagements, ce
« cancre du climat », qui vient de rectifier des statistiques massivement
sous-évaluées sur sa consommation de charbon... Il faut en revanche faire
quelques recherches pour apprendre que la Chine investit massivement dans les
énergies renouvelables, qu’elle est
désormais de très loin la première productrice d’électricité « propre »
(hydro-photo-bio-éolienne), avec
25% du total mondial, le double des Etats-Unis.
On en croit à peine ses
yeux lorsqu’on découvre que, malgré une croissance soutenue de sa production
industrielle, la Chine a déjà vu ses émissions de CO2 se stabiliser,
voire décliner depuis deux ans... il est vrai en raison d’hivers doux. Ou qu’elle
est en piste au moins depuis la
conférence de Copenhague en 2009 pour les objectifs 2020 et 2030 que
François Hollande fait semblant d’arracher de haute lutte...
C’est curieux et drôle à la fois :
le smog pékinois ne cesse de faire la une des journaux, la presse s’affole avec
une belle constance, les photos de rues pékinoises embrumées font en permanence
le tour du monde... Des affirmations ridicules par leur catastrophisme, comme
cette annonce selon laquelle l’air de Pékin contiendrait
1300 types de virus ; jamais en retard, le
bizness saute sur l’occasion, le Monde en rajoute une
couche dans le misérabilisme... On est tout surpris de ne trouver aucune
ville chinoise
dans le top 15 de l’OMS, on se frotte les yeux de trouver
Pékin à la... 77ème place mondiale ! Et loin, très loin, de
la première place en Chine...
A toute chose, malheur est bon : cette couverture médiatique a l’heur de pousser le gouvernement chinois à l’action. Régulation du trafic routier, fermeture d’usines, reforestation massive de la Mongolie intérieure... Même s’il est difficile d’accuser le gouvernement (les pm2,5 se composent du ciment des milliers de projets de construction en cours, plus les échappements de quelques 4 millions de voitures, plus la poussière du désert de Gobi...), c’est lui qui agit.
A toute chose, malheur est bon : cette couverture médiatique a l’heur de pousser le gouvernement chinois à l’action. Régulation du trafic routier, fermeture d’usines, reforestation massive de la Mongolie intérieure... Même s’il est difficile d’accuser le gouvernement (les pm2,5 se composent du ciment des milliers de projets de construction en cours, plus les échappements de quelques 4 millions de voitures, plus la poussière du désert de Gobi...), c’est lui qui agit.
Pour ridicule et exagéré qu'il soit, le China-bashing produit des effets positifs... d’abord sur
l’Occident assailli de doutes après 40 ans de « crise économique » ininterrompue.
On sent un besoin de se bercer d’illusions sur le collapsus imminent,
inéluctable, de la Chine, dont la bulle spéculative en pleine surchauffe ne
pourra qu’éclater catastrophiquement d’un instant à l’autre... Il faut savoir que le gouvernement mais aussi les citoyens chinois
sont hypersensibles à toutes ces critiques qui assaillent le pays. C’est
toujours étonnant de constater ici à quel point les mérites du pays semblent à la
fois immenses et incontestables à chacun...
La critique tous azimuts n’est pas
toujours très objective ... mais elle a un effet bénéfique sur la Chine. Redresser l'image du pays auprès des Occidentaux qui la flétrissent infatigablement, telle semble être la première priorité des autorités chinoises...
Gouvernement et citoyens partagent à
un degré rarement vu ailleurs cette urgence de projeter une image favorable à
l’étranger. Les consignes gouvernementales sur le comportement exemplaire
attendu des personnes se trouvant à l’étranger ne provoque pas le moindre
sourire ironique ; le mini-scandale du touriste chinois surpris en train
de graffiter une pyramide en Egypte avait soulevé l’indignation des internautes
chinois dont un grand nombre avaient appelé de leurs vœux une sanction
exemplaire du contrevenant...
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