samedi 5 décembre 2015

Vous reprendrez bien 500 microgrammes de propagande ?



Vu de Pékin, la COP21 a déjà produit quelques résultats spectaculaires... alors que l’hystérie de l’ « airpocalypse » accompagnait les nouvelles de l’ouverture du raout parisien, que les photos d’outre-fin du monde se multipliaient sur les réseaux socios, que les twittos affolés s’échangeaient des captures d’écran sur les niveaux proprement ahurissants de particules dans l’atmosphère de la capitale, nous voilà déjà, quelques jours plus tard à peine, revenus à des niveaux de particules dignes des villes les plus démocratiques du monde !

On s’est déjà posé ici la question de savoir pourquoi c’est toujours Pékin qui est montré du doigt dès qu’il s’agit de pollution de l’air... L’air n'est pas de bonne qualité ici, mais on n'est pas les champions du monde ! Ni même de Chine !

Pourquoi cette psychose mondiale ?

Rien n’est plus terrifiant que l’inconnu mais on peut parfois relativiser une phobie en la mettant en relation avec quelque chose de connu. Je me permets d’interrompre les flots d’hystérie par un simple petit calcul à la portée de tous.

Au pire de l’ « airpocalypse », le compteur de l’ambassade des Etats-Unis nous mettait en garde contre un air toxique contenant 500 µg/m3 de particules PM2,5, les fameuses particules cancérigènes. Restez à la maison, respirez le moins possible, ayez très peur, ne regardez pas par la fenêtre, nous enjoignait-on. Et surtout, retwittez les messages alarmants à toutes vos connaissances !

Faisons le calcul : 500 microgrammes par mètre cube, à quoi cela correspondrait-il, disons en termes de cigarette ? La partie que l’on brûle lorsqu’on grille une cibiche, celle qui s’envole en fumée, donc en particules PM2,5, pèse un demi-gramme.

0,5 gramme, c’est 500 000 microgrammes. Pour arriver à une concentration de 500 µg/m3, il faut donc diluer ces 500 000 microgrammes dans 1000 mètres cubes d’air. D’air pur comme celui des alpages suisses.
    
Or l’air que consomme vos poumons correspond en moyenne à ½ m3 par heure (bon ce chiffre dépend fortement de votre capacité pulmonaire, ainsi que de l’intensité des efforts fournis, c’est une moyenne). 12 m3 par jour. Il faut donc à vos poumons 1000 / 12 = 83, soit pratiquement 3 mois, pour aspirer et expirer 1000 mètres cubes d’air.

Voilà donc l’épouvantail qui vous empêchait de dormir : un habitant des alpages suisses qui se permettrait une cigarette par trimestre s’exposerait aux mêmes quantités de particules mortifères que le Pékinois moyen !

Et encore je suis certain que les particules de cigarettes sont largement pires que celles de l’air pékinois. Formaldéhydes, phénols, arsenic, polonium-21, allez voir sur Wiki si vous ne me croyez pas : la fumée de cigarette contient un horrible bouillon de onze heures cent fois pire que l’air maléfique de la capitale chinoise.

Alors certes, une cigarette par trimestre, ce n’est conseillé à personne, en particulier pas aux enfants en bas âge ni aux personnes atteintes de troubles respiratoires... Evidemment c’est un niveau de pollution qui doit être réduit et combattu. Mais de grâce calmons-nous un peu, cessons l’hystérie, et réservons les masques à gaz à ceux qui en ont réellement besoin.

Et rions de bon cœur en entendant la complainte des fumeurs qui affirment tourner de l’œil « à cause de la pollution ».

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