En 1957, à l’époque
de la guerre froide, Mao Zedong a tenu son discours resté célèbre « Je n’ai
pas peur de la guerre nucléaire ». Mao faisait de la dissuasion sans arme
nucléaire : « Il y a 2.7 milliards de personnes sur terre ; ça
importe peu si certains sont tués. La Chine a une population de 600 millions ; même
si la moitié est tuée, il restera 300 millions de personnes. Je n’ai peur de personne ».
Les Chinois nés
autour de cette date l’illustrent aujourd’hui. Ils prennent un soin rustique de
leur santé. Pas dans le sens occidental qui consiste à faire ce qui est sain
(nourriture saine, exercice) et à réduire ou proscrire ce qui est néfaste
(graisses, tabac, alcool) ! Dans le sens
chinois, qui consiste à entraîner son corps à résister à des épreuves qui
tueraient le débutant non entraîné ! Si la guerre nucléaire devait
éclater, il ne fait aucun doute que les survivants, ce seraient eux.
On voit souvent ces
vétérans se rassembler en slip de bain au bord d’une rivière ou d’un lac, s’asperger
d’eau glacée et rigoler en s’administrant de grandes claques (massages) dans le
dos. Hiver comme été, ils suivent leur petit rituel : quelques mouvements
de gymnastique, enfiler les bonnets de bain, piquer une tête, et nager dix ou
quinze minutes, avant de ressortir soufflant comme des phoques, fumants dans le
froid matinal…
Après une jeunesse rééduquée à transporter du fumier à la campagne puis une carrière ouvrière dans les fumées toxiques à manier des matières en fusion, ils ne craignent pas de s’immerger dans l’eau peu transparente, ne répugnent pas à fumer quelques cigarettes pendant l’exercice. On les voit le reste du temps, le bide à l’air, à se siffler une petite bouteille de baijiu autour d’un repas pantagruélique entre potes. Ou prendre le soleil, affalés avec un air de vieux lion fatigué en fumant leurs abominables cigarettes Mao Zedong. Mais, lorsqu’ils attaquent le terrain d’exercice, ils sont impressionnants : souples et musclés, il faut les voir empoigner d’un air décidé la barre fixe et enchaîner quelques tractions, flexions, lever le pied au-dessus de l’épaule, faire de la barre fixe en tenant les jambes à l’équerre …
Quel contraste
avec la jeune génération ! Eduqués et au fait des dernières tendances de
la mode, arborant des coiffures excentriques et des cheveux colorés, portant
souvent sac à main et citybike psychédélique, on se croirait des fois à la
dispersion d’un défilé de la gay pride.
En arrivant en
Chine j’avais l’impression d’une concentration anormalement élevée de gays. Coiffeurs efflanqués et maquillés, touristes
aux poignets fins et aux mains manucurées portant des appareils photo plus
lourds qu’eux, damoiseaux imberbes dissertant de choses futiles sur leur
smartphone…
Je me trompais !
En Chine, efféminé n’est pas gay ! M’étant lié d’amitié avec quelques
représentants de la génération femmelette,
force m’a été de le constater : ces jeunes androgynes épilés et parfumés, si
au fait des dernières créations de Dolce&Prada, sont souvent des dragueurs
impénitents et il ne manque pas de jeunes filles pour trouver rassurante leur
constitution fragile et distrayant leur babil de fashionista. Ils maîtrisent comme personne l’art du réseau social mais
je ne donne pas cher de leur peau satinée s’ils étaient soudain privés de
connexion 3G…
Heureusement, il est mort.
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